
La Société des Lettres, Sciences et Arts de Lozère ne boudait pas son plaisir d'accueillir le sénateur-maire de Mende dans ses nouveaux locaux au 2e étage de l'ancienne Maison consulaire, jeudi 6 mars. Il faut dire que le président de la société savante et l'édile mendois avaient rendez-vous avec l'histoire de Mende : ils ont signé la convention portant dépôt des collections "Musée de France", appartenant à la Société des Lettres, Sciences et Arts de Lozère à la Ville de Mende pour une durée de 99 ans.
Pourquoi faut-il une convention entre la Ville de Mende et la société savante ? La Ville de Mende s'engage dans le projet de réouverture du musée Ignon-Fabre; de son côté la Société des Lettres, Sciences et Arts de Lozère reste propriétaire des collections qui forment la majeur partie du musée de Mende. La Ville met à disposition le personnel scientifique nécessaire à l'élaboration du projet et indispensable pour la gestion des collections "Musée de France", protégées par le code du patrimoine.
Cette convention s'inscrit dans un cadre législatif : La gestion d'une collection "Musée de France" est réglementée par le code du patrimoine qui impose de suivre certaines directives : - disposer de personnel scientifique qualifié - procéder à l'étude, l'enrichissement, la conservation des oeuvres et la diffusion du savoir - encourager le travail en réseau entre les musées et en synergie avec le monde associatif. Toutes ces actions ont lieu sous le contrôle scientifique de l'Etat au travers du ministère de la Culture et de la Communication et de son service des Musées.
Pourquoi autant de rigueur et de contrôle ? Les collections du musée Ignon-Fabre ont reçu la qualification "Musée de France". Elles bénéficient de ce fait de la reconnaissance de leur intérêt pour tous : elles sont entrées dans le patrimoine commun. Ces objets sont désormais inaliénables et imprescriptibles. Par conséquent, ils doivent être conservés pour les générations futures.
Les objets sont-ils des trésors ? L'intérêt de conserver tous les objets ne semble pas toujours évident. Même si c'est un petit morceau de céramique, d'une roche ou d'une dent, tous ces objets doivent être étudiés et publiés pour servir à la connaissance.
Un exemple : un tesson de céramique peut paraître peu intéressant. Pourtant, on peut le dater et connaître son origine. On en déduira une relation entre le lieu de découverte et le lieu de production. Ainsi, on sait que la Lozère exporte ses céramiques de Bannassac jusqu'en Turquie aux IIe et IIIe siècles de notre ère. |