Le Maire de Mende interpelle les pouvoirs publics sur la gestion durable du lac de Charpal |
Mardi 28 juin 2016 |
Propriétaire et gestionnaire du barrage du lac de Charpal, la Ville de Mende est chargée d'assurer la pérennité de l'alimentation en eau potable de Mende et des communes environnantes. Le lac de Charpal a également pour rôle d'effectuer le soutien d'étiage de la Colagne, dont le débit constant doit être maintenu à 750 litres par seconde au niveau de la ville du Monastier lorsque l’on rentre en période de sécheresse. Des restrictions inégales de l'usage de l'eau sur le bassin versant du Lot
En période de basses eaux et sur arrêté préfectoral, la Ville de Mende est ainsi amenée à opérer à des lâchers d'eau du lac de Charpal pour soutenir le débit de la Colagne. En Lozère, ces lâchers d'eau sont toujours accompagnés de restrictions d'usage de l'eau. Ces dernières se concrétisent notamment par des limitations voire des interdictions des arrosages agricoles ou encore de remplissage des piscines, d'arrosage des jardins privés ainsi que pour un certain nombre d’usages économiques. On parle dans ce cas de bassin versant réalimenté. C’est aussi le cas plus en aval sur le Lot, après la confluence avec la Truyère où là aussi la rivière est réalimentée par un volume d’eau réservé sur les grands barrages EDF. Mais là, paradoxalement, aucune contrainte pour les usagers en aval (agriculteurs, navigation sur le Lot, etc.). Alors, deux poids, deux mesures ?
Laurent Suau, Maire de Mende et président de la Communauté de communes Coeur de Lozère, a choisi lundi 27 juin de réunir la presse locale pour dénoncer cette situation qui place les Lozériens dans une position injuste vis-à-vis des autres riverains du Lot. Solidaire avec le monde agricole lozérien, Laurent Suau interpelle les pouvoirs publics pour qu’une gestion équilibrée et cohérente de la ressource en eau soit mise en place. Des solutions concrètes proposées par Laurent Suau
Laurent Suau milite pour deux propositions. Tout d'abord, il souhaite que des règles d’égalité et de solidarité s'appliquent sur la totalité du bassin versant jusqu'à la confluence avec la Garonne. Il exprime cette juste revendication, pourtant écoutée, mais jusqu’à maintenant restée lettre morte.
Il demande également qu'une modulation du niveau de débit d'eau de la Colagne (aujourd'hui fixé à 750 litres par seconde) soit mise en place en fonction des saisons afin de mieux répondre aux besoins du milieu aquatique et aux besoins humains. Ceci afin de gérer durablement la ressource de Charpal avec des soutiens d’étiage de plus en plus tardifs.
Laurent Suau déplore que les études successives menées en matière de gestion de la ressource hydrique ne prennent pas en compte les suggestions de bon sens des élus des territoires situés en amont. Il espère être rapidement entendu car la création prochaine, entre autres, du Parc Régional d'Activités Jean-Antoine Chaptal et l'arrivée attendue de nouvelles populations ne feront qu'accroître les besoins locaux en eau. |