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Bains-douches : replongez dans le passé

Samedi 22 juin 2013

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Début septembre, commenceront les travaux de démolition du foyer Saint-Ilpide. L'occasion de se remémorer le passé de ce bâtiment situé sur la place du Foirail.

Origine
Au XIXe siècle, un mouvement hygiéniste se développe en France. L'objectif est de lutter contre la mortalité dans les milieux urbains en faisant circuler l'air et l'eau. Désormais, les villes doivent devenir plus saines et agréables à vivre. On redécouvre par exemple les bienfaits de l'eau.  

• Rue des Bains
Dans les années 1820, un riche propriétaire nommé M. Durand décide d'ouvrir un établissement privé de bains dans le secteur du quartier du Four de Mouton et de la rue du Chou Vert. Par délibération du 21 novembre 1822, la municipalité accorde à cet homme un huitième de pouce d'eau pour son établissement, qui doit être ouvert au public moyennant un franc vingt-cinq centimes par bain. La prise d'eau qui sert à l'établissement se trouve à la fontaine Notre-Dame.
Les transformations successives de ce quartier entraînent la création d'une nouvelle rue appelée Rue des Bains.

Lancement du projet des bains-douches de Mende (1928-1931)
Privé, l'établissement de bains tenu par une commerçante, Mme Blanc, ferme ses portes dans les années 1920. Mende ne dispose plus d'établissement de ce type.
La municipalité et la commission administrative de l'hôpital décident en 1928 de choisir un lieu pour créer un établissement de bains. L'estimation du coût de l'opération est de 312 000 francs. L'hôpital refuse de payer du fait de leurs récentes dépenses (matériels, salles). La commune prévoit alors de favoriser l'aménagement d'une annexe pour la maternité qui se trouve juste à côté, essuyant un second refus.
Le changement de municipalité en 1929 (fin du mandat du maire d'H. Balmelle, début de celui d'H. Bourrillon) correspond à un changement de perspective : les bains-douches deviendront publics. Le conseil municipal choisit l'emplacement du Foirail, entre le mur de soutènement du square Emile Joly et le chemin Saint Privat.

La construction
Les travaux sont confiés à l'architecte départemental Jean Lyonnet.
Dans la partie centrale au sous-sol, se trouve la soute de charbon, la machinerie : chaudières, essoreuse et bassin de rinçage. La lingerie se trouve à côté. Les urinoirs publics sont également au-dessous et communiquent directement avec l'extérieur par un escalier en maçonnerie.
Le rez-de-chaussée comprend un hall d'entrée faisant salle d'attente, un bureau caisse avec lingerie, dépôt de linge serviettes et peignoirs, des WC pour homme et femme, et deux sections comprenant les cabines de douche et de bain.
A l'étage se trouvent les quatre pièces demandées par le préposé.

Jours d'ouverture
Dès 1934, il apparaît que le débit d'eau provenant de la source dite de "Haras" n'est pas suffisant les jours de grande affluence. En effet, le samedi soir de 17 à 19h, quasiment toutes les cabines sont prises. 44 robinets d'eau chaudes sont ainsi utilisés.
En 1968, le public ne peut plus prendre de bain et les jours d'ouverture sont les samedis et dimanches matins toute l'année, à l'exception de l'été.

Fermeture
Depuis sa création, l’établissement a nécessité divers travaux. Le coût des matières premières n’a cessé d’augmenter alors que la fréquentation du lieu n’a cessé de baisser après guerre.
Dans les années 60, les maisons privées, bâtiments publics et établissements scolaires disposent pour la majorité d’entre eux d’eau courante et d’installation de bains ou de douches. La construction d’une piscine à la Vernède montre que le bain redevient un loisir à Mende.
Après avoir un temps prévu d’installer une halte-garderie dans les locaux des anciens bains-douches, le conseil municipal décide d’aménager un Foyer restaurant pour personnes âgées. L’inauguration a lieu le 14 janvier 1977.

> Crédit photo : Archives municipales. Façade Foirail. 1970. 41W5.