Héroïne - Les Arts Oseurs // Ouverture de saison du Théâtre de Mende |
Pour son ouverture de saison Le Théâtre de Mende accueille la compagnie les Arts Oseurs ! Ce spectacle pour l'espace public répond à l'intention fondamentale de déplacer l'espace tribunal au cœur de l'espace public. Créer un palais de justice à ciel ouvert. Une structure transparente de 16m X 25m sera posée sur l'aire de camping cars du parking Montbel, à proximité du centre-ville. En son sein les bancs pour les gens, la barre, le box des prévenus, le parquet en hauteur pour les magistrats, les procureurs, les huissiers, les greffiers. Au sol les avocats, les témoins, les gardiens. Quelques bancs, une barre de métal, un box vitré ; pas besoin de plus pour identifier en un coup d'œil un palais de justice. Palais où l'on peut entrer à tous moments, choisir sa place, décider d'où l'on regarde, en sortir, rester en son pourtour, sur son seuil, regarder de l'intérieur, observer de l'extérieur. Le tribunal du coin de la rue, celui de notre quartier, où se déroule l'histoire de nos vies, de nos dérèglements, de nos mouvements sociaux, nos justices collectives, nos injustices de classes, nos combats gagnés, perdus. Pour écrire ce spectacle, la metteuse en scène Perrine Faivre s'est immergée dans la justice des hommes. Six mois durant, elle a suivi une avocate, du matin jusqu'au soir, pour voir avec ses yeux, entendre ce qu'on lui dit et saisir ce qu'elle comprend. Elle voulait être là quand elle reçoit ses clients, la suivre dans les prétoires et les salles d'audience. Découvrir ce qu'elle comprend de la Loi et de la Justice des hommes. La regarder le soir redevenir femme et le lendemain la voir à nouveau revêtir sa robe noire. Elle nous retranscrit un portrait saisissant de ces héros et héroïnes qui œuvrent dans l'ombre défendant l'humain avant tout. Un regard sur le monde, sur ceux qui nous jugent, nous défendent, un regard sur les victimes, les bourreaux, les coupables... Il y aura un chœur de danseurs venu du Krump (mouvement issu du milieu Hip Hop) qui symbolisera la parole des prévenus, qui ne possèdent généralement pas le vocabulaire spécifique et adapté au monde judiciaire. Le Krump est un incroyable langage non verbal qui remet en jeu la question de la violence. Violences subies, violences produites, violences physiques, symboliques. Les corps crient justice et injustice mêlées. Le Krump est tout ce qui n'est pas dit et qui résonne collectivement. Il y aura des comédiennes et des comédiens qui feront éclater les mots, en jouant la mélodie de l'institution judiciaire. Ils seront tour à tour badauds, juges, criminels, innocents, flics, avocats, habitués des palais... mêlés aux spectateurs. Il y aura la musique de Bach jouée en live, une musique qui frôle la science, comme une règle, un mètre étalon. Bach s'impose au musicien comme la référence qui nous regarde du coin de l'œil et qui, de son impartialité légendaire, est juge de la qualité de l'œuvre. Il y aura un artiste plasticien dont les croquis rendront compte des immersions dans le monde judiciaire. En résonance avec les croquistes des tribunaux bien sûr, mais aussi comme créateur in situ pendant le spectacle. Et puis il y aura la parole de Perrine Faivre. Ce tribunal ouvrira ses portes pour deux audiences : samedi 2 octobre de 14H à 18h30 et dimanche 3 octobre de 9H à 13h30. Deux audiences où se succéderont affaires, suspensions, délibérations et verdicts. Deux audience de 4 heures en temps réel, avec une pause-entracte au milieu. Et comme dans les salles d'audience, pourra entrer et sortir qui veut, à tout moment. Les trois derniers spectacles de la compagnie Les Arts Oseurs ont raconté le monde au regard de l'injustice des hommes, injustice sociale ou sexuée. Aujourd'hui, la compagnie se tourne du coté de la justice des hommes. Pratique :
|