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Service jeunesse et Tiers-lieu solidaire : le duo gagnant

Lundi 21 janvier 2019

 

L'ouverture du Tiers-lieu solidaire, en juin dernier, dans les locaux de l'Antirouille, a donné un véritable coup de fouet à l'espace jeunesse, déjà très actif. En seulement six mois, entre juin et décembre 2018, la fréquentation de sa salle multimédia y a bondi de 33 à 71 visiteurs par jour.

Un fabuleux laboratoire de fabrication

Premier à avoir ouvert ses portes en France, ce Tiers-lieu solidaire, financé par la Fondation Orange, l'État (via la Dotation d'équipement des territoires ruraux), la Ville de Mende et porté par la Mission locale, a donné une autre dimension à l'Antirouille. Un espace détente et de co-working est venu s'ajouter à une salle multimédia rafraîchie pour l'occasion et un Fab Lab a été mis en place à l'étage. Entendez un laboratoire de fabrication, qui comprend une imprimante et un scanner 3D, une brodeuse numérique, un découpe vinyle, un atelier de programmation de jeux vidéo...

Encadrées par Num'N'Coop, une structure autonome locale chargée de faire vivre le lieu, ces super machines sont accessibles à tous, gratuitement, chaque mercredi après-midi. « Des ateliers sont également organisés toutes les semaines autour de l'initiation à la programmation, de projets vidéo... », précise Alban Tiberghien, responsable de Num'N'Coop.

Le numérique comme outil de solidarité

Mais ce projet a également et surtout, comme son nom l'indique, des visées solidaires. « C'est le but même de notre démarche, explique Sylvie Meslin Saint-Jean, déléguée régionale mécénat et solidarité au sein de la Fondation Orange. Nous souhaitons que ces tiers-lieux, que nous finançons en partie, soient tournés vers les populations les plus éloignées de l'emploi ; celles en situation de handicap ou en difficultés familiales. Nous allons par exemple bientôt travailler auprès du Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles de Lozère. Le numérique, finalement, n'est qu'un outil, un moyen, mais en même temps, c'est par là aussi que la fracture sociale peut se faire aujourd'hui, parce que tout est numérique. Il y a donc une véritable pertinence à mettre en lien numérique et solidarité. »

Chaque semaine, le tiers-lieu ouvre donc également ses portes à un public plus ciblé. Des personnes, par exemple, issues de l'immigration, qui viennent y suivre des cours de Français ; d'autres en difficultés face à l'emploi et venues par le truchement de la Maison solidaire ou de la Mission locale. « Nous avons l'exemple de cette jeune fille qui a eu une première approche du fab lab grâce à la Mission Locale, à travers la Garantie Jeunes, explique Alban Tiberghien. Ça lui a tellement plu qu'elle a aujourd'hui l'ambition de rejoindre Codi'N'Camp, notre école pour développeurs de logiciels (NDLR : portée indépendamment par Num'N'Coop). Cela débouchera pour elle, au minimum, sur une certification professionnelle. Alors qu'à l'origine elle venait juste assister à un atelier. »

Loisirs et avenir

Une solidarité et une ouverture qui sont dans la continuité de ce qui s'exerce déjà depuis très longtemps au sein de l'Antirouille. Depuis toujours, en effet, le service jeunesse de la Ville de Mende dispose d'un très large spectre d'actions. Au rez-de-chaussée, l'espace multimédia, qui met à disposition du public onze ordinateurs et cinq tablettes, accueille à la fois des jeunes après les cours, des personnes en recherche d'emploi et des Mendois sans internet ni imprimante à la maison.

Traditionnellement, Typhaine Saint-Léger, son animatrice, y dispense également des cours d'informatique pour le 3ème âge et les écoliers et donne des conseils pour la rédaction de CV et de lettres de motivation. Elle accompagne aussi les jeunes sur des questions d'orientation scolaires ou dans le cadre de l'aide au permis de conduire. En 2018, 58 d'entre eux ont ainsi pu bénéficier d'un soutien financier au permis en échange d'une journée de bénévolat auprès de La Croix-Rouge, du Secours catholique, de Saint-Vincent de Paul... « Le double avantage de ce dispositif est de susciter chez ces jeunes une appétence pour le bénévolat, auquel ils n'auraient sans doute pas pensé, se réjouit Laurent Suau, le maire de Mende. Or, on connaît toute l'importance du tissu bénévole pour une ville comme la nôtre. »

À travers le dispositif Les Promeneurs du net, Typhaine Saint-Léger exerce également une veille sur  internet en créant du lien avec les jeunes sur les réseaux sociaux. Cette action, coordonnée par la Caisse Commune de Sécurité Sociale, a pour but de détecter les situations préoccupantes, mais aussi d'éclairer les jeunes sur leurs interrogations, de les soutenir dans la mise en œuvre de projets, de prendre en charge certaines de leurs difficultés...

À l'étage, le foyer est davantage tourné vers le loisir. Chaque mois, plus de 400 jeunes s'y retrouvent pour profiter du baby-foot, du billard et autres jeux vidéo. Les animateurs, Youssef  Ferhat, Fadil Gourmat, Sabrina Gerbe et Loïs Morisson interviennent également dans une succursale de Fontanilles. Pendant les vacances, les activités sont enrichies avec des semaines de stages sportifs, numériques ou encore des séjours à la mer qui réunissent en moyenne 32 enfants par semaine. Le service, enfin, est associé aux différentes animations portées par la Ville, telles que Mende Plage, Disco-Roller, Campus bien-être, Salon job...

On l'aura compris, les possibilités offertes par cet endroit un peu hybride qu'est l'Antirouille, sont encore extrêmement nombreuses. La finalité étant que d'ici quelques mois tous ces profils, toutes ces histoires, se brassent, se rencontrent, vivent et créent ensemble. Puisqu'on n'arrête pas le progrès, il faut sans plus tarder l'intégrer au projet de société humaine et solidaire qui est le nôtre.